Le « brevet de mécanicien 250 kW » s’est terminé le mois dernier au centre des métiers de la mer de Polynésie française, à Motu Uta. Après avoir recueilli les impressions de Raitonoarii Vaki au début de la formation, nous l’avions retrouvé à la fin pour un bilan. Il souhaite désormais passer à l’étape supérieure, le « brevet de mécanicien 750 kW ». Interview.
Raitonoarii Vaki a 19 ans. Fils d’un père marquisien et d’une mère originaire des Australes, il a grandi entre Papenoo, Papeete et Punaauia. Après quelques « bêtises » au collège, il avait pu se ressaisir pendant le lycée grâce au soutien de ses parents. Sa passion ? La mécanique voiture, scooter dans un premier temps puis bateau. Il aime également le va’a et la musculation.
Il a passé en début d’année six semaines au Centre des Métiers de la Mer de Polynésie française en vue d’obtenir le « brevet de mécanicien 250 kW ».
Parole à Raitonoarii Vaki :
Quel est le bilan de cette formation ?
« C’est une très bonne formation. Il y a eu beaucoup de choses que j’avais déjà vues à l’école mais qui n’étaient pas acquises. Ici, avec l’aide des professeurs, j’ai vraiment pu comprendre. Je trouve que c’était court par rapport à tout ce qu’il y avait à faire. Il fallait une bonne implication de la part des participants. J’ai dû beaucoup réviser en parallèle. Il ne faut pas se perdre en classe, il faut être concentré. Cela a été intense et intéressant. »
Quelle a été la différence avec l’école, plus de pratique ?
« A l’école on fait de la pratique, mais comme on est une vingtaine, alors le professeur n’est pas toujours derrière quand tu n’as pas compris. Alors que là, le professeur peut prendre le temps de te réexpliquer. Ils nous suivent de près. Cela a été vraiment positif, cela m’a poussé à ne pas lâcher. Quand les professeurs nous parlent de leurs carrières, de leurs expériences, c’est assez motivant. Cela nous pousse à faire comme eux, voire mieux ! »
La suite de tes projets ?
« La logique pour moi est de réussir à trouver un embarquement avant de revenir participer à la formation « brevet de mécanicien 750 kW » pour avoir plus de connaissances, plus de perspectives de carrière. Le brevet 750 kW dure huit mois et commencera vers début 2021. Donc d’ici là, à moi d’acquérir de l’expérience professionnelle au maximum. Je vais prendre tout ce que je peux qui est en lien avec les bateaux comme ça, quand je reviendrai en formation, ce sera plus facile, je visualiserai mieux de quoi le professeur me parle. »
Qu’est-ce qui te plaît dans la mécanique ?
« Tu peux rester des heures à résoudre un problème sans voir le temps passer. C’est une bonne sensation. La mécanique bateau, ce n’est pas comme la mécanique voiture. Il faut anticiper. Si après deux cent heures cette pièce de la machine est à changer et bien il faut la changer. Sur terre, tu appelles le dépanneur, en mer il n’y a personne pour venir te chercher ! C’est de la mécanique préventive, c’est une autre vision, c’est justement ce qui est intéressant. »
Tu aimerais évoluer dans quel secteur ?
« J’aimerais évoluer sur un bateau de commerce comme le Taporo, l’Aranui etc…qui amènent les marchandises dans les îles. La pêche, ce n’est pas trop mon truc car les horaires sont difficiles. Dans le commerce, ce sont d’assez gros moteurs et c’est ce que j’aime. Je pense qu’il y a du potentiel de ce côté. J’apprécie le fait de sentir l’air marin. J’aime faire la mécanique voiture mais je suis plus attiré par le bateau. »
Un dernier mot ?
« Le bilan de mon passage au CMMPF est positif. J’incite les personnes intéressées à se renseigner. C’est bien pour ceux qui n’ont pas de diplôme. On peut aller loin. Il faut y aller et pas rester dans le quartier à ne rien faire, fa’ito’ito à tous. »