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La formation de chef mécanicien 3000 kW en ligne de mire

La formation de chef mécanicien 3000 kW est désormais envisageable en Polynésie, le centre des métiers de la mer la proposera courant 2024 à une quinzaine de candidats. Pour cela, deux formations probatoires officier de chef de quart machine sont proposées aux mécaniciens désireux de monter en grade. La première des deux formations se déroule actuellement au CMMPF.

La Polynésie française manque cruellement de marins hautement qualifiés, notamment de chef-mécaniciens 3000 kW. Le centre des métiers de la mer de Polynésie française compte bien y remédier. Pour cela, deux sessions de formation intermédiaires vont permettre à ceux qui le souhaitent, d’accéder à une formation de chef-mécanicien 3000 kW qui aura lieu courant 2024 en Polynésie. Cette formation intermédiaire, un « probatoire officier de quart machine » est accessible à tous les titulaires d’un brevet de mécanicien 750 kW.

Une première session OCQM se déroule actuellement au centre des métiers de la mer en collaboration avec le groupement des établissements de Polynésie pour la formation continue (Grepfoc), une deuxième sera proposée ensuite, le but étant de réunir 16 stagiaires pour la formation CM 3000 kW. Nous sommes allés à la rencontre de Fabien Duval, responsable des études du CMMPF et du stagiaire Kevin Teoroi pour en savoir un peu plus.

Fabien Duval, responsable des études au CMMPF :

Quelques mots sur cette formation ?

« Cette formation probatoire OCQM officier chef de quart machine est l’étape nécessaire pour rentrer dans la formation OCQM qui sera proposée normalement en juillet 2023. C’est une remise à niveau sur les matières fondamentales : mathématiques, sciences physiques, thermodynamique, électricité, anglais et français. Il y a six matières en tout. Il y a des examens qui sont faits en fin de cursus pour valider ou pas la formation. »

Concrètement, c’est pour quel type de métier ?

« Être officier, cela veut dire être responsable de la machine et donc de la propulsion, ou de la production électrique, de la production d’eau douce, de tous les auxiliaires qu’il peut y avoir autour. Il faut bien avoir à l’esprit que sur un navire on a une petite « ville » : on produit notre électricité, notre eau douce, on traite nos eaux usées, il y a tout un pan d’auxiliaires qui sont hyper importants. Être officier, c’est être responsable d’une partie de ces machines. Souvent on se retrouve avec deux officiers qui se répartissent les tâches sur les machines et un chef-mécanicien qui supervise le tout. »

Cela vient combler un manque ?

« Il y a un cruel manque d’officiers en Polynésie en général. Ce probatoire OCQM est la première étape vers les formations d’officiers que l’on a annoncées il y a environ un an et demi. On table sur 8 diplômés minimum sur 16 pour chaque probatoire, on ouvrira un deuxième probatoire pour avoir au final 16 stagiaires (8+8) avant d’attaquer la première formation d’officier en 2023. Chaque probatoire représente environ 380 heures de cours sur onze semaines. »

L’objectif du CM 3000 kW se rapproche ?

« Oui, on est sur la préparation des agréments, des cours, et surtout la préparation de l’équipe pédagogique qui est la clé de cette formation puisqu’on est obligé d’avoir des niveaux importants. Un officier chef de quart machine ne peut être formé que par un chef mécanicien 3000 minimum. Au fur et à mesure qu’on monte dans les formations, on monte le niveau des formateurs. »

Un dernier mot ?

« Il y a un gros manque d’officiers en Polynésie. On en a une centaine qui seraient immédiatement embauchés s’ils étaient là. Merci au Grepfoc qui nous aide beaucoup pour ces formations de probatoires, merci au Pays qui investit énormément dans les formations maritimes et merci à tous les stagiaires qui arrivent très motivés et entreprenants. »

Parole à Kevin Teoroi, 38 ans :

Quelques mots sur tes motivations ?

« Je travaille comme mécanicien sur le Taporo 9, je suis avec cette société depuis quatre ans. Cette formation était une belle opportunité pour évoluer dans ma carrière professionnelle. C’est assez technique mais avec les années d’expérience que l’on a, on suit le rythme. Et puis on a rien sans rien ! Cela nous évitera d’aller voir l’administration pour avoir des dérogations parce que, pour l’instant, c’est ce que l’on doit faire pour accéder à ces postes. »

Qu’est-ce que cela va changer pour vous ?

« Avec cette formation validée, on pourra être titulaires. C’est ce qui nous motive. On est tous déjà mécaniciens navals mais ce sera un plus pour notre carrière professionnelle. Il y a plein de Polynésiens désireux d’avancer dans leur vie professionnelle, mais nous sommes obligés de partir à Saint Malo pour faire ces formations, avec tout ce que cela implique. Nous remercions tous les armateurs et l’école maritime qui ont pu proposer cette formation, grâce à eux on pourra évoluer dans notre profession et cela au Fenua. »