Ce mois, c’est à Apatiki dans les Tuamotu que le CMMPF s’est rendu, pour y dispenser pour la première fois une formation CPLPCM – Certificat Patron Lagonaire Pêche et Culture Marine. C’est en effet une des missions du CMMPF, délocaliser des formations pour faciliter la montée en compétence et la professionnalisation des pêcheurs, marins ou perliculteurs, et être au plus près des besoins des acteurs et des communes.
Le besoin était important à Apataki, puisque ce ne sont pas moins de 18 apprenants qui sont retournés sur les bancs de l’école à Apataki mercredi dernier, pour suivre les cours du CMMPF. Tous sont déjà en activité, que ce soit en tant que salarié ou chef d’entreprise dans une des fermes perlières de l’atoll, ou en tant qu’agriculteur- pêcheur patenté détenteur de la carte du CAPL. Leur besoin à tous : Se professionnaliser et se mettre en conformité par rapport à la règlementation pour le transport du personnel, le transfert des nacres sur le lagon et la pêche lagonaire.
Ainsi, grâce à leur expérience en pêche lagonaire, et car ils ont déjà leur permis côtier, ils bénéficient d’une équivalence et n’auront que les modules 7, le TIS et le PSC1 à passer pour obtenir leur diplôme CPLPCM.
Rencontre avec Christiane Wong, 31 ans :
Christiane est titulaire de la carte CAPL pour aller pêcher, au large quand la mer est calme, ou dans le lagon au filet ou au fusil (c’est la pêche qu’elle préfère, car elle peut choisir son poisson), mais elle est aussi chef d’entreprise puisqu’elle tient un snack au village et que sa pêche lui permet de nourrir ses clients. Elle a choisi de suivre cette formation, pour se professionnaliser mais aussi pour acquérir plus de connaissances sur les techniques de pêche, les règlementations, les espèces protégées, et la sécurité. C’est pourquoi, quand la DRM, la DPAM et le CMMPF se sont rendus il y a quelques mois à Apataki pour une réunion d’information sur cette éventuelle formation délocalisée, elle a toute de suite indiquée qu’elle en serait !
Rencontre avec M.Pauro Orbeck, 46 ans, agriculteur et pêcheur à Apataki :
Pauro pêche et cultive pour nourrir sa famille, et vendre un peu au village, parfois aussi sur Tahiti. La pêche c’est son mode de vie, il pêche un peu au large, mais surtout dans le lagon, ou dans la passe. « La passe Haniuri c’est le meilleur endroit » confie-t-il. « Dans notre passe, il y a des carangues, des Ume, des perroquets, des becs de cane, ceux-là on peut les attraper en pêchant à la ligne. J’attrape d’abord des Operu au filet, et je me sers d’eux comme appât vivant, car leurs couleurs, leurs vibrations au bout de ma ligne, attirent les plus gros poissons ! Parfois je vais aussi chasser les thons dent de chien au fusil.
Grâce à cette formation sur mon île, je vais obtenir un diplôme, mais surtout, le professeur nous apprend beaucoup de chose, sur les techniques de pêche et sur la sécurité quand on fait de la pêche sous-marine, c’est vraiment intéressant et utile. »